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17 avr. 2011

Jogtheweb ? Plaisir - Extra - Tous ensemble

JogTheWeb est un outil simple et ergonomique qui permet de créer, lire et partager un nouveau média online : le WebBOOK, l’outil adapté à notre ère numérique pour coordonner facilement des documents dynamiques du web et vos propres contenus.


Mais qui est son auteur? Sandrine de Monsabert, doctorante en sciences de l'éducation fait partie de l’équipe de chercheurs de la Jeune Entreprise Innovante KMB Partners à l’origine de cette solution. 

D'après vous, quelles sont les contraintes de la formation ? 

Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises de formation agressent le marché avec des arguments de réduction des coûts. Pour multiplier les prestations, en réduisant les heures de présence effective, elles proposent des modules plus ou moins interactifs pour de la formation autonome à distance.
Ces modules sont-ils seulement une toute petite partie d’un ensemble complexe de multiples outils favorables à la constitution d'un groupe d'apprenant ( à distance ou pas) et d'interactions ? ...
Quelquefois oui, et alors l'apprentissage reste possible. Mais malheureusement souvent les formations à distance sont des supports pour de l’autoformation et c’est une énorme erreur. En effet les compétences se développent essentiellement dans le jeu de la relation au tuteur ou au groupe : Ça s’expérimente et ça s’incorpore.
Comment imaginez-vous qu’on puisse travailler sur les modes d’autorité de façon autonome et solitaire ? 
J’ai testé des modules de formation d’une grande société de formation : Lister les différents modes d’autorité, proposer quelques tests pour se positionner et un programme pour évoluer…Ça a l’air d’être de la blague !
Pour les formations qui occupent l’essentiel du marché, il n’existe pas de B.A.BA ni de YAKA. Le projet d'abaisser les couts avec les formations en ligne et interactives ne doit pas s’envisager par la suppression du synchrone (formation en salle). Plus que tout le reste, la relation entre le formateur, l'utilisateur et le groupe est une clef de voute du progrès de tous et chacun. Actuellement, à part dans quelques laboratoires de recherche en réalité virtuelle (comme le Centre Européen de Réalité Virtuelle de Brest, Finistère) où des avancées prudentes sont faites dans des domaines de formation essentiellement techniques, le but des entreprises qui développent du E-learning est financier alors que le matériau, c’est d'abord l'humain et que le but c’est d’abord les compétences.
. 
Une approche par les compétences, pouvez-vous m'en dire plus ?

Que cherchent les entreprises ? Augmenter le savoir de leurs acteurs ? 
Non, l’enjeu c’est bien les compétences, c’est-à-dire des moyens pour augmenter la viabilité du projet, de la personne, des groupes, de l’entreprise.
On peut le décliner en liste de savoirs faire, savoir-être etc. mais il y a dans des compétences autant de savoirs explicites que de savoirs implicites…alors les mettre dans une liste... 
C’est une construction à la fois exogène et autogène, l’agrégation d’apports nouveaux à un terreau culturel déjà installé. Ce qui produit des compétences nouvelles c’est la « magie » des moments qui vont se vivre dans une formation pensée et animée par des professionnels de la formation. 

Animer signifie : donner la vie 

Voilà, la formation, c’est un truc qui doit rester vivant pas électronique, et même pas livresque. Bien sûr on peut lire des livres, mais il faut en parler, construire autour sinon rien ne rentre. Il faut être encore plus prudent avec le E-learning.
Les documents, papiers ou numériques ne doivent rester que des catalyseurs d’apprentissage dédiés à des moments qui sont d’abord à vivre. Je vais vous donner un exemple d’une approche par compétence réalisée avec JogTheWeb.
JogTheWEb est un agrégateur de contenus dynamiques, interopérables avec l'ensemble des systèmes existants. Il fonctionne avec n’importe quel navigateur et n’importe quel document libre d’accès du web. On les embarque, on les ordonne, on les commente. Exactement comme les enseignants et les formateurs font des supports de cours polycopiés, pour rassembler en un lieu unique tout le nécessaire pour prendre soin du moment qui va se vivre en classe. Donc on fait comme avant, mais on peut intégrer les ressources riches du monde numérique (audio vidéo, quizz, animations, etc...
Mais cela ne sert à rien sans les enseignants qui définissent les cibles et les stratégies pédagogiques et sans ce qui va se vivre autour. Voilà donc un exemple de ce que le génie d’une enseignante a produit. 
Dans un lycée professionnel de Sèvres, l’enseignante a confié à chacun des élèves d'une classe de terminale GSI un des chapitres de l’année. En un trimestre, les 24 ou 26 élèves ont cherché des informations pour construire eux même un exposé pour leurs camarades. Il fallait justifier le choix des documents en argumentant sur leur fiabilité. Ils étaient notés sur la qualité du jog (le travail préparatoire) et sur l'exposé. 
Après chaque exposé, l’enseignant apportait un enrichissement sur ce que les élèves venaient de présenter. Dans la phase de préparation, nous avons observé que les jeunes passaient volontiers du rôle d’auteur au rôle de lecteur-correcteur des travaux de leurs camarades. Ils apportaient par leur feed-back de lecteurs au niveau des commentaires déposés en ligne, des moyens d’améliorer les exposés. Très vite ils ont été pertinents sur tous les sujets, les leurs et ceux de leurs camarades. 

C’est un vrai travail de co-construction qui s’est passé. 

Les élèves ont développé simultanément des compétences techniques et transversales (Savoir choisir des documents fiables et réaliser une synthèse.).  
Vous vous rendez bien compte que ce qui a agit, c’était le groupe, le regard des autres. L’enseignante aurait donné seulement les cours à lire ou écouter, il ne se serait rien passé…
Cette pédagogie innovante doit beaucoup de son efficacité aux outils techniques que l’enseignant a su mettre au service de son génie pédagogique et du génie réflexif des élèves. Sans les outils technologiques, le groupe aurait été performant. Avec les TICE, il a été EXTRA-PERFORMANT.
Les outils permettent le progrès mais il faut savoir ce qu’on vise comme progrès ! Et je dirais que ce qu’il faut viser c’est un progrès dans la valorisation du Génie de Chacun.
C’est d’ailleurs la devise de JogTheWeb et je vous assure que c’est enthousiasmant de réaliser qu’on est un moyen d’infiltrer du PLAISIR dans le monde de l’enseignement.
Nous avons aussi été témoins d’autres utilisations de JogTheWeb dans une approche par compétences. Des binômes ou trinômes trouvent dans un Jog un ensemble de propositions d’activités. Les élèves cherchent ensemble ou pas mais les interactions dans cette configuration sont 80 fois plus importantes que dans un cours classique, ils verbalisent mieux leurs manques prennent plus de plaisir et l’enseignant qui circule autour des groupes est disponible pour les soutenir. Dans cette configuration, il trouve des ressources et du temps pour accompagner chacun.
Les enseignants pilotes témoignent de la détente psychologique que cela leur procure. Ils disent moins ressentir le sentiment d’impuissance qui fait quelquefois évoquer à certains des constantes macabres apparemment incontournables (« Dans une classe il y a « toujours » un tiers de déchets », des élèves face à qui on a démissionné…
Oui, on comprend la fatigue de ces professeurs, c’est dur de faire avancer une classe hétérogène, mais si cet enfant qui ne se stimule pas comme les autres, c’était le vôtre ?) 

Ne craignez-vous pas une "jogisation" des esprits comme il existe déjà une powertisation des esprits  avec Power Point ? 

Vous inventez de drôle de mots ! 
J’ai lu dans un jog un professeur qui parlait de « psyco-jognition » mais « jogisation » pas encore !
Ce que je comprends derrière « powertisation », c’est une saturation cognitive, un assoupissement du geste de compréhension et même de perception ?
C’est un phénomène réputé lié à ce que les auteurs de PPP (Présentation PowerPoint) ont tendance, par manque de formation, à créer des contenus essentiellement verbaux. Les PPP débordent de mots qui saturent l’esprit par un message monomodal du point de vue cognitif. L’auteur a manqué de sollicitude et le lecteur manque de sollicitation !
Attention, si c’est utilisé de façon répétitive et de façon intentionnelle, cela peut être une situation à risque, presque du harcèlement moral !
Au contraire avec JogTheWeb, l’auteur peut insérer toute sorte de contenus et diversifier les modes cognitifs. Le lecteur rebondit de page en page. Il se sent avancer quand il tourne les pages.
Un autre intérêt de JogTheWeb est d’être linéaire dans un monde du Web où on peut partir dans tous les sens. Cette multiplicité de possibles est très intéressante pour la phase de recherche, alors que la réflexion peut avoir des heuristiques très originales.
Mais une fois que le discours est construit, il se narre de façon forcément linéaire. Le jog qui rassemble les documents découverts sur le Web est linéaire. Il est congruent à un discours. 
C’est un support pour un « Logos ». Pendant notre recherche pour produire un outil utile à l’introduction des documents technologiques en formation continue ou initiale, nous avons pris en compte la psychologie cognitive, l’anthropologie des apprentissages. JogTheWeb permet de partager le droit à l’écriture.
Il est si simple que même les enfants produisent des jogs. Par ailleurs, nous avons installé une méta-structure qui a pour but de limiter la saturation que provoque la lecture dans des documents du web, lié à la subjectivité de leurs créateurs. Nous avons déjà mesuré des effets positifs.  
Donc vous voyez, non, Jogger n’est pas Powerpointer !

Qu'est-ce que vous attendez de votre outil ? 

J’espère simplement qu’à terme qu’il remplacera les photocopieuses. Mettre un terme à polycopies en noir et blanc inerte. Les jogs permettent d'entrer dans l'ère du numérique en emportant avec soi l’usage établi de constitution des dossiers à partir de documents épars.
Avec des documents numériques on favorise différents mode d’apprentissage. Je pense en particulier aux modes décrits dans la théorie de la gestion mentale.
J’ai été l'élève d'Antoine de La Garanderie. La gestion mentale, parle des actes mentaux de la cognition : l’acte d’attention, l’acte de perception, l’acte de compréhension, mémorisation et l’acte d’imagination… Ces différentes étapes, certains les mènent plutôt en utilisant des images mentales ou des évocations verbales ou auditives, des histoires ou en «évoquant un mouvement ».
Les documents numériques (vidéos, audio, animations, exercices interactifs) permettent de solliciter tous ces différents modes cognitifs bien plus que les polycopiés.
Enfin, En utilisant l’extrême portabilité des documents numériques, JogTheWeb permet une meilleure circulation des savoirs entre l’école et la maison, d’une école à une autre, d’un pays à l’autre. On peut espérer l’avènement d’une culture mieux partagée.
Notre atout est que l'outil fait appel aux différentes formes d'intelligence de l'individu et développe le sentiment de plaisir dans l'apprentissage. Jogtheweb est un outil en ligne. Nous désirons continuer à l’améliorer et en même temps nous désirons qu’il puisse rester gratuit pour l’enseignement. Ainsi, nous sommes en recherche de sponsors. 

Pour conclure cette interview, jogtheweb en 24 mots ?

1. Web
2. Simple
3. Collaborer
4. Construire
5. Lire
6. Ecrire
7. Chercher
8. Interactif
9. 9 à 99 ans
10. Monde
11. Éducation
12. Veille
13. Solidarité
14. Demain
15. Aujourd'hui
16. Partager
17. Construire
18. Amusant
19. Efficace
20. TICE
21. Livre
22. Chemin de pensée
23. Exposé
24. Vivant

 

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